La chique de bétel, pratique plus que répandue en Asie du Sud-Est

Une pratique asiatique courante

En découvrant les villages karens, j'ai été très vite marqué par une pratique très répandue ici, comme dans toute l'Asie du Sud-Est d'ailleurs (il y aurait 600 millions de consommateurs dans le monde), la chique de bétel.

De nombreux anciens, lorsqu'ils s'approchaient de moi pour me saluer avaient les dents et les lèvres d'une teinte particulière, d'un rouge très foncé voire noire. D'autres, en prime, s'adressaient à moi en mâchant leurs mots (c'est le cas de le dire) avec une chose assez proéminente calée d'un côté ou de l'autre de leur machoire. En arrivant à peine et ne connaissant pas encore la langue, comprendre quelqu'un qui a quelque chose dans sa bouche et ne peut articuler se révèle être une tâche bien compliquée.

Le mélange

En se balandant dans le village, si l'on regarde le sol on peut y voir des tâches rouges comme de gros crachats de sang. Et bien, l'origine de tout cela est la chique de noix de bétel (ou noix d'arec), "te blou" en karen. Pour chiquer, il faut une préparation bien spécifique. Tout d'abord la noix de bétel est râpée puis mélangée à une sorte de chaux puis enveloppée le plus souvent dans une feuille de palmier et mélangée fréquemment à du tabac ou des épices par exemple. Puis le mélange est prêt à être chiqué.

Risques pour la santé

Au-delà de rendre les dents noires et d'empêcher les personnes d'articuler, ce mélange est supposé donner de l'énergie et atténuer des douleurs. Néanmoins c'est un véritable problème de santé publique en Asie car la chique de bétel est très addictive mais surtout très cancérigène et peut provoquer des tumeurs buccales par exemple.

Alors ne vous étonnez pas si vous pensez voir des tâches de sang un peu partout dans les campagnes thaïlandaises par exemple, c'est très probablement liée à cette pratique qui reste donc malgré tout dangereuse pour la santé.

H.J